Dans une décision du gouvernement congolais, la Direction Générale de Migration a instruit en date du 06 Juin dernier aux compagnies aériennes de ne pas accepter les documents de voyage donnés par l’AFC-M23, qui occupe les provinces du Nord et du Sud Kivu depuis des mois maintenant.
Depuis cette décision, il est maintenant difficile pour les populations des zones contrôlées par l’AFC-M23 de se rendre dans des provinces contrôlées par le gouvernement de Kinshasa et même en dehors du pays
Dans une lettre adressée au directeur général de la DGM et rendue publique en date du 01 Août 2025, le bureau de coordination de la société civile du Sud Kivu se dit inquiet des lourdes conséquences que ladite décision cause aux populations des provinces du Nord et du Sud Kivu, pourtant déjà meurtries par la crise sécuritaire et économique actuelle.
« En effet, comme structure citoyenne, nous avons reçu plusieurs doléances de compatriotes membres de nos organisations membres qui se sont vus débarqués les uns à Nairobi, les autres à Addis Abeba au motif qu’ils détenaient des documents migratoires (CEPEGL ou Attestation tenant lieu de passeport congolais) signés par l’administration de la coalition AFC/M23 car rappelant que pour raison de la souveraineté de l’Etat congolais, seuls les documents de voyage émis par les autorités compétentes de la RDC donnent accès à l’entrée et à la sortie du territoire national« , peut on lire dans la lettre.
La société civile du Sud Kivu précise qu’actuellement il est impossible de quitter Bukavu pour se rendre à Uvira où se trouvent l’administration du pouvoir de Kinshasa, afin de se procurer de ces documents exigés par les compagnies aériennes.
Selon cette structure citoyenne dont maître Néné BINTU est la présidente, les courageux qui risquent, sont obligés de payer beaucoup d’argent, variant entre 250.000 et 500.000 Fc à des différentes barrières.
« Actuellement, au nom de sa souveraineté et ses bonnes relations avec le Gouvernement de la RDC, le Burundi aussi n’accepte plus sur son territoire les documents migratoires visés par l’administration de la rébellion. Vous êtes sans ignorer également que même si le Burundi a fermé ses frontières avec le Rwanda, le vol de Rwanda air atterrit à Bujumbura en provenance du Rwanda mais les citoyens congolais qui ont des documents visés en zone rebelle ne sont pas la bienvenue au Burundi pour les raisons évoquées« , martèle la société civile du Sud Kivu.
Et d’ajouter, « Avoir le passeport, aujourd’hui document accepté pour atteindre Kinshasa, relève d’un parcours de combattant. Il n’est délivré qu’à Kinshasa et dans les ambassades de pays voisins mais nous avons appris encore une fois que l’ancien fournisseur a été remplacé par d’autres et cela prend du temps à former les personnels de capture et d’identification à s’habituer au nouveau logiciel de capture et d’impression. Nous appelons le Ministère des affaires étrangères à communiquer sur cet aspect afin de rassurer les congolais surtout de la partie Est »
Le bureau de coordination de la société civile du Sud Kivu regrette de constater que cette décision de la DGM entrave la circulation des personnes et des biens et pèse beaucoup plus sur les malades chroniques de Bukavu qui se font soigner au Burundi, mais aussi sur les étudiants congolais qui étudient au Burundi.
Il appelle donc les autorités compétentes à revoir ladite mesure, une manière d’alléger les souffrances des populations du Sud Kivu, en permettant leur circulation et celle de leurs biens, tout en encourageant bien sûr toutes les voies pacifiques tendant à rétablir la paix, la sécurité et l’intégrité territoriale de la RDC.
Rédaction