Malgré des décennies et des décennies écoulées, les questions liées à la santé sexuelle et reproduction sont restées taboues dans la communauté et des mythes au tour, ont impactés négativement sur la santé sexuelle des filles et femmes dans des communautés, surtout les adolescentes.
L’organisation Uwezo Afrika initiative très préoccupée par cette problématique a mis en place des clubs dénommés MAISHA, un espace d’échange et de partage des informations sur la santé sexuelle et reproduction ainsi que le genre et qui œuvrent en milieux scolaires dans la ville de Bukavu et dans le territoire de Kabare, sur financement de l’organisation Medicus Mundi.
Ces clubs ont comme rôle d’aider les jeunes filles et garçons à s’exprimer et à partager l’expérience en rapport avec les différents thèmes abordés par ces derniers.
Selon Marie-Thérèse CITO, responsable du département santé sexuelle et reproduction au sein de Uwezo Afrika Initiative, son organisation s’est rendue compte que les sujets qui concernent la santé sexuelle et reproduction étaient prises comme des questions taboues et les désinformations au tours de ces dernières avaient des conséquences sur l’épanouissement des jeunes filles, surtout les adolescentes.
Désormais, les clubs Maisha de Uwezo afriKa Initiative échangent régulièrement avec ces jeunes filles et garçons dans leurs écoles respectives sur des questions liées à la santé sexuelle et reproduction.
A la fin de chaque séance, ces derniers considérés comme des ambassadeurs partent retransmettre les matières apprises dans leurs écoles et familles en particulier et dans la communauté en général. Des différentes thématiques abordées sur la santé sexuelle et reproduction contribuent à réduire les mythes et tabous au tours de ces questions, selon Marie-Thérèse CITO.
En effet, les clubs Maisha encadrent 40 jeunes filles et garçons dans chaque école ciblée par le programme et ces derniers sont formés sur plusieurs thématiques. Depuis 2019, les Club Maisha sensibilisent ces jeunes filles et garçons sur l’hygiène menstruelle, tout en leur montrant que la menstruation est une situation normale de la vie et pas une maladie.
Marie-Thérèse CITO précise que depuis le lancement des activités des clubs Maisha à Bukavu et dans le territoire de Kabare, les résultats sont bons et les jeunes filles comprennent déjà que la question de la santé sexuelle et reproduction n’est pas taboue.
_ »Un jour je me rappelle je partais à Cimpunda, pas dans le cadre des clubs Maisha mais pour un mariage et par hasard j’ai croisé une jeune fille membre des clubs Maisha. Je ne la connaissais pas, c’est elle qui m’a reconnue. Elle se promenait avec sa maman et par après elle m’a appelée madame, madame. On s’était salué, elle m’a présenté à sa maman (tu vois la dame qui nous encadre dans les clubs Maisha) Sa maman a dit, en tout cas je vous félicite pour le travail que vous faites._
Et d’ajouter, _la maman m’a révélé qu’un jour elle a surpris sa fille en train d’échanger avec ses petits frères et petites sœurs sur la santé sexuelle et reproduction. _Elle m’a dit qu’elle a été étonnée. Sincèrement, elle m’a dit qu’elle n’a pas le temps d’échanger avec ses enfants. Elle m’a dit qu’elle a du coup appelé sa fille et l’a posé des questions sur les clubs Maisha. C’est vraiment un impact positif qu’on ne peut pas négliger« _ , a déclaré Marie-Thérèse CITO.
Notez que les six écoles de la ville de Bukavu sont entre autres les Complexes Scolaires la Lune et Divine pour la commune de Bagira, les CS Neema et Rafiki scool de la commune de Kadutu, ainsi que les CS la Vertu et la Fondation étoile, pour ce qui est de la commune d’Ibanda. A ces écoles s’ajoutent deux autres du territoire de Kabare.
Crispin MURHULA